9 février 2022, Rabat, Maroc - Ouverte par le mot de bienvenu du Directeur des Partenariats et de la Coopération Internationale du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable (MTEDD), monsieur Rachid FIRADI, la formation en ligne à l’endroit du Comité de pilotage de PAGE au Maroc a réuni 71 participants lors de la première journée sur « l’Économie Verte Inclusive et la relance économique post COVID-19 » animée par UNITAR. À l’entame de sa communication, monsieur FIRADI a tenu à rappeler que : « Le Maroc est très engagé en matière d’environnement. Cet engagement est concrétisé par l’adhésion de notre pays à la plupart des accords en faveur de l’environnement et du développement durable. À ce titre, nous avons adopté notre Stratégie Nationale de Développement durable (SNDD). Sa mise en œuvre a permis à notre pays de réalisé des avancées remarquables par l’intégration de la notion de la durabilité dans les secteurs-clés de développement. Ainsi, dans le domaine énergétique, nous avons adopté une politique volontariste visant au renforcement d’efficacité énergétique ». Abordant la notion d’Économie verte inclusive (EVI), monsieur FIRADI a rappelé que : « Cette formation permettra aux parties prenantes d’avoir une compréhension commune de la notion d’économie verte. ».

Dans sa communication, madame Amrei HORSTBRINK Senior Spécialiste, Changements climatiques et développement vert, UNITAR a présenté aux participants la feuille de route des journées de formation. Puis, elle a soumis deux sondages auprès des participants portant sur leurs connaissances sur l’économie verte où la réponse était plus ou moins. Tandis que sur les axes de travail sur lesquels PAGE Maroc devrait mettre l’accent sont l’industrie, la gestion des déchets, la fiscalité verte, l’entrepreneuriat, etc. Prenant la parole Bouchra FARI du département du Développement durable au Maroc a demandé si « PAGE prévoit se greffer à l’existant » ? Alors, en résumant ce qu’est PAGE, madame Vera WEICK du Secrétariat de PAGE a rappelé que : « Le programme s’aligne sur les priorités nationales des pays membres. Car PAGE accompagne les pays dans leur transformation économique et sociale à travers une transition vers l’économie verte inclusive. Le Partenariat pour l’action en faveur de l’économie verte (PAGE) travaille aussi avec le système des Nations unies avec le concours de 5 agences à savoir l’ONUDI, le PNUE, BIT, le PNUD et l’UNITAR. Il compte à ce jour 20 pays membres, 8 partenaires financiers. Il a reçu 58 demandés des pays, qui souhaitent l’intégrer ».

Relance économique verte et inclusive au Maroc entre développement industriel, réduction des inégalités, préservation de la biodiversité et de l’environnement

S’en est suivi la présentation de monsieur Ali BENRYANE, ONUDI, Coordonnateur de PAGE Maroc, qui a rappelé le parcours du pays pour intégrer le programme PAGE. « Depuis 2019, le Maroc avait déposé sa candidature. C’est en 2020 que le Royaume du Maroc intègre PAGE en devenant ainsi le 20e pays membre et le premier pays MENA. Puis, on a procédé à la désignation d’un point focal » a souligné le coordonnateur de PAGE Maroc. « Dès le premier trimestre 2020, nous avons commencé à identifier les différents secteurs d’activités. Cette tâche a accusé du retard suite à la survenue de la pandémie ». À cet effet, Kamal FAHMI a voulu savoir si le diagnostic de l’économie verte au Maroc était terminé. « Le diagnostic va bientôt débuter. Nous sommes en train de recruter l’équipe en charge de cette tâche » a renseigné monsieur Ali BENRYANE, ONUDI. « Ce retard s’explique par la restructuration du gouvernement suite aux élections de septembre 2021 » a expliqué monsieur le Coordonnateur de PAGE Maroc.

Abordant le volet des perspectives globales sur une relance économique verte et inclusive, monsieur Farid YAKER, PNUE a souligné qu’au « niveau global la crise sanitaire et économique sont connectées. En effet, on constate que tous les challenges, les difficultés et les crises au niveau international se reflètent sur nos économies, notamment le problème de la circularité, qui s’élève à 8,8 % au niveau mondial. Ce pourcentage montre que la majorité des ressources ne sont pas réutilisées et recyclées ».

« En outre, le challenge des inégalités avec une forte proportion de personnes qui sont susceptibles de sombrer dans la pauvreté soit 120 millions de personnes particulièrement celles de l’Asie du Sud et de l’Afrique subsaharienne. Nous avons aussi un problème avec la biodiversité et les extinctions des espèces, qui impacte sur l’économie parce que 1,2 milliards d’emplois dépendent des services écosystémiques » a développé monsieur YAKER, PNUE.

Suite aux séries de communication, la journée s’est achevée par des sous-groupes de travail portant sur « Opportunités et défis pour une relance économique verte et inclusive au Maroc » où certaines interventions montrent que les opportunités pour une relance économique verte et inclusive au Maroc se nichent dans le secteur privé, le PME/PMI, la décarbonisation, les énergies propres. Pour les participants, « la transition permettra de minimiser l’empreinte carbone du Maroc en boostant la recherche, l’innovation et la création des emplois verts ».

Cinq groupes d’échanges pour réfléchir sur les priorités pour PAGE au Maroc

La seconde journée de formation sur « l’Économie Verte Inclusive et la relance économique post COVID-19 » a débuté par un exercice dénommé « Elevator pitch » où chaque agence onusienne engagée dans le Partenariat pour l’action en faveur de l’économie verte (PAGE) avait 5 minutes pour donner aux 50 participants la quintessence de leur thématique afin d’intégrer les différents groupes de travail.

L’honneur a été alors donné à madame Claire POTDEVIN, PNUE d’édifier les participants sur le sujet de « Réformes fiscales pour une EVI ». À cet effet, elle a expliqué comment les réformes fiscales peuvent faciliter la transition vers une économie verte inclusive avec la mise en place d’une fiscalité verte. L’objectif est de « faire un traçage de dépense fiscale et mesurer leur impact sur l’environnement et sur les objectifs environnementaux » a rajouté madame NADIM.

Dans la même dynamique, madame Amal NADIM, PNUD a abordé « L’EVI comme modèle de développement au niveau régional » où elle a souhaité attirer l’attention du public sur un certains nombres d’indicateurs et de chiffres clé. Ce deuxième groupe de travail se focalise sur le concept des villes durables (ODD 12). En effet, « Il y a d’abord un intérêt pour la régionalisation avancée et une volonté politique visant à une déclinaison des politiques et stratégies sectorielles et nationales au niveau des territoires. De même, c’est un espace, qui est assez délimité et dans lequel nous retrouvons plusieurs interactions entre les différents acteurs et les différents intervenants. C’est aussi le lieu où l’impact de nos actions et activités pourrait être intense et visible. De plus, la moitié de l’humanité vit dans les villes. Et les villes concentrent entre 60 et 80 % d’énergie mensuelle et produit plus 66 % de dioxyde de carbone. Enfin, certaines villes sont très vulnérables aux catastrophes naturelles à cause de leur surpopulation et leur emplacement » a tenu à expliquer madame NADIM pour attirer les participants à venir échanger dans son groupe de travail.

En prenant à son tour la parole, monsieur Ali BENRYANE, ONUDI sur « Politique industrielle verte et inclusive » a appelé que « Les considérations sociales et environnementales dans les opérations d’une entreprise par utilisation plus efficace de l’énergie et des matières premières en utilisant des pratiques et des applications qui soient novatrices et vertes surtout. Donc, il y a plusieurs avantages à s’inscrire dans une industrie verte » a-t-il mis en appétit les participants en les invitant à poursuivre le débat dans le groupe de travail également animé par l’experte en économie verte madame Mounia ELLIQ.

Puis, est venu le tour du BIT avec monsieur Moustapha Kamal GUEYE pour présenter succinctement « L’EVI dans le verdissement de l’entreprenariat et la promotion des emplois verts ». En l’entame de sa communication, monsieur GUEYE a interpellé sur la perte « de l’équivalent de 80 millions d’emplois d’ici 2030. Donc, il y a des risques énormes de productivité économique pour les entreprises ». De l’autre côté, « Le monde pourrait gagner en terme de création d’emplois verts et de gain de productivité avec une transition vers les économies vertes. Notamment, il y a un potentiel de créer 24 millions d’emplois additionnels d’ici 2030. Et, donc des opportunités énormes dans plusieurs secteurs tels que les énergies renouvelables où le Maroc joue un rôle primordial en Afrique, et même dans le monde » a argumenté le représentant du BIT durant cette formation.

Cependant, selon monsieur Moustapha Kamal GUEYE, pour capter ces opportunités, « requiers des changements dans le fonctionnement des économies et des modèles d’entreprises. Cela implique des coûts supplémentaires pour les entreprises, de nouveaux modes de production, des nouvelles structurations des entreprises pour s’assurer ces changements de paradigmes ».

Pour clore ces différents « Elevator pitch », madame Amrei HORSTBRINK, UNITAR a entretenu les participants sur « Renforcement des capacités du secteur d’éducation dans le domaine de l’EVI » où elle fait le constat que « nous avons une transition économique et industrielle fondée sur le savoir où l’investissement dans le capital humain est encore plus important ». La Senior Spécialiste, Changements climatiques et développement vert à UNITAR a poursuivi en révélant qu’ « Il en est de même pour la conception et la mise en œuvre des politiques publiques. Il est impossible de le faire si vous n’avez pas les bonnes personnes ayant de bonnes compétences ». Pour approfondir le débat, elle a invité les participants intéressés par la thématique de la rejoindre dans son groupe de travail.

Ces deux journées de formation ont démontré que les défis pour une relance économique verte et inclusive au Maroc se situent dans l’adhésion du secteur privé suite au coup supplémentaire que cela peut entraîner pour lui. C’est pourquoi les participants appellent à la vigilance sur le risque de l’augmentation des inégalités entre les différentes zones du pays déjà affectées, le manque d’un référentiel pour déterminer, si les activités développées par une entreprise sont vertes, les approches sectorielles et la mise en place d’une ligne budgétaire pour accompagner la transition vers une économie verte inclusive.

Les organisateurs de la formation les ont rassurés que c’est la première d’une série de formation et qu’ils restent disponibles pour qu’ils soumettent leur suggestion pour la réussite de la mission de PAGE Maroc pour l’accompagnement du Royaume du Maroc vers une transition économique verte et inclusive.

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